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Quel traitement d'eau pour ma piscine?

Publié le 30 août 2022 , mis à jour le 13 novembre 2023

Le traitement de l’eau de la piscine peut s’avérer être un véritable casse-tête. Il n’existe pas de recette miracle ou de potion magique pour avoir une eau de piscine parfaitement traitée et désinfectée. Néanmoins, certaines précautions et anticipations vous aident à obtenir le graal de l’eau équilibrée. Tout commence par la compréhension du traitement de l’eau. Le traitement de l’eau c’est une action qui consiste à modifier la composition physico-chimique voire bactériologique de votre piscine. L’objectif du traitement de l’eau est de créer un espace de baignade pur, sain et non agressif. Pour aller plus loin et réussir le traitement de son eau, nous allons présenter les fondamentaux du traitement de l’eau en mentionnant plusieurs étapes essentielles, aborder les différentes méthodes de désinfection de l’eau et surtout, tenter de vous apporter des réponses.

La notice des essentiels pour réussir le traitement d'eau de sa piscine

Etape 1 : Traitement de l'eau et filtration

La première étape consiste à rappeler que le traitement d’eau va de pair avec la filtration (pompe et filtre). En effet, même si la chimie a une grande responsabilité vis-à-vis de la qualité de l’eau, il ne faut pas oublier que sans une bonne filtration, elle ne pourra pas remplir sa mission. Une belle eau de piscine par exemple, c’est à 80% grâce à la filtration ! Autrement dit, il s’avère inutile de surcharger votre piscine en produits chimiques tant que le système de filtration n’est ni adapté au volume d’eau, ni programmé suffisamment longtemps, ni en adéquation avec la température de votre piscine.

Etape 2 : Etat des lieux

La deuxième étape est un état des lieux. Il n’est pas nécessaire de jouer les apprentis chimistes dans vos piscines, vous risquez de ne pas mettre les bons produits, pas au bon moment et/ou pas au bon dosage. Néanmoins, comme on estime qu’un baigneur propre (sans cosmétiques ni crèmes) pollue, à lui seul, 6m3 d’eau il faut prendre le temps de récolter certaines données. Retenez qu’avant de mettre un produit dans l’eau, on mesure toujours les valeurs du TAC (Titre Alcalimétrique Complet), du TH (Titre Hydrotimétrique) et du pH (potentiel Hydrogène) afin de les contrôler.

Etape 3 : Balance de Taylor

La troisième étape s’appelle la “balance de Taylor”, c’est le moment d’ajuster les taux de TAC, de TH et de pH. Commencez par ajuster le TAC, cela va faire varier la valeur du pH par rapport à la première analyse. Une fois la nouvelle donnée de pH relevée, il est temps de le corriger à son tour. Petite précision qui a toute son importance, les valeurs de ces 3 paramètres doivent former une ligne droite !

  • Le TAC représente les minéraux contenus dans l’eau de la piscine. Si celui-ci n’est pas bon, votre eau sera difficilement équilibrée et votre pH complexe à stabiliser. Pensez-y, c’est le premier paramètre à analyser et à corriger. Pour être ajusté, le TAC doit être compris entre 6 et 15°f ou entre 60mg/l et 150 mg/l.
  • Le TH correspond à la dureté de l’eau. Finalement, c’est le calcaire dissout dans la piscine qui ne peut pas être retiré mais qui peut être séquestré. Il doit être compris entre 10 et 30°f ou entre 100 et 300 mg/l.
  • Le pH mesure l’acidité et la basicité de l’eau. Il faut le contrôler et l’ajuster en cas de besoin. Le pH doit être compris entre 7.0 et 7.4.

Etape 4 : Mieux vaut prévenir que guérir

La quatrième étape se résume à de l’anticipation. On entend souvent l’expression “mieux vaut prévenir que guérir”. Celle-ci est vraie pour votre piscine car il faut :

  • Mettre une anti-algue pour prévenir leur apparition. Pour rappel, les facteurs favorisant le phénomène de développement d’algues sont : la température de l’eau supérieure à 15°C, le pH compris entre 6.8 et 7.38, la présence de leur repas préféré dans la piscine (phosphate, azote, minéraux). Si vous rencontrez des problèmes d’invasion d’algues ou si vous souhaitez en savoir plus, cliquez ici pour découvrir notre article sur leur traitement.
  • Selon la qualité de votre eau, mettre un séquestrant calcaire et un séquestrant métaux qui évite que le cuivre, le fer ou le manganèse colore votre piscine et tâche votre revêtement.
  • Nettoyer vos filtres (si vous avez un filtre à sable, effectuez un détartrage à la mise en hivernage ou en début de saison), votre bassin (fond, escaliers et parois) et votre ligne d’eau pour assurer l’efficacité de vos produits.

Etape 5 : Désinfection du bassin

La cinquième et dernière étape clé c’est la désinfection du bassin. Afin de démarrer la saison de baignade sous les meilleurs auspices, il faut utiliser la méthode choc, puis mettre votre chlore, brome ou oxygène actif habituel. Sous les conseils du professionnel qui vous accompagne, il peut être intéressant d’équiper votre bassin de plusieurs outils comme un électrolyseur par exemple ou encore une cellule de régulateur pour vous accompagner dans la régulation des produits de traitement. Lors de votre achat, assurez-vous de la compatibilité entre le nouvel appareil et les produits que vous avez.

outils pour les chimistes en verre
produits d'entretien pour l'eau de piscine sous forme solide et liquide

Les différentes méthodes de désinfection de l'eau de sa piscine

L’entretien chimique est indispensable pour éliminer les bactéries. Il a bien sûr des inconvénients mais aussi de nombreux avantages. Tout comme l’entretien de votre maison est une évidence, le traitement de votre piscine doit en devenir une. Quel que soit le système que vous choisirez, il faudra être à l’aise avec ses différentes manipulations. En ce sens, nous allons vous expliquez les différents traitements pour vous permettre d’y voir plus clair.

Les traitements au chlore

L’incontournable, la plus classique, c’est bien évidement le traitement au chlore. Il en existe de plusieurs types tels que le chlore choc, le chlore lent, le chlore multifonctions, le chlore stabilisé ou encore le chlore non-stabilisé mais au milieu de tout ça, vous êtes généralement perdu sur leur utilisation. Mentionnons d’ores et déjà que les pastilles et les galets peuvent être introduits dans les piscines grâce à un distributeur (chlorinateur ou brominateur).

  • Le chlore choc (classique ou multifonctions), comme son nom l’indique, sert à “choquer” l’eau. Il s’agit dans ce cas d’une méthode de désinfection de l’eau rapide et efficace. Il est particulièrement utile au démarrage de la saison et en fin de saison avant l’hivernage. Toutefois, n’oubliez pas qu’il peut s’avérer indispensable lors des journées de forte chaleur en été ! Il reste présent dans la piscine 24 à 48 heures seulement ce qui signifie qu’il faudra reprendre votre traitement habituel après. Puisqu’il se dissout rapidement c’est un traitement qui n’est jamais stabilisé.
  • Le chlore lent (standard ou multifonctions) est utilisé comme traitement de fond, c’est votre traitement habituel durant la saison qui rend votre eau désinfectée et désinfectante. Il reste présent approximativement une semaine (variable en fonction de la qualité des produits, de la température, de la fréquentation) dans votre piscine. Le chlore lent est généralement stabilisé ce qui lui permet de rester plus longtemps dans votre eau.

Pour vous aider à comprendre la différence entre chlore classique et multifonctions, nous allons vous expliquer de quoi ils sont composés. Le chlore « standard » est uniquement un désinfectant. Le chlore multifonctions (aussi appelé chlore 5 ou chlore 7 fonctions) agit comme un désinfectant, comme un anti algues, comme un floculant, comme un régulateur de pH et comme un clarifiant ! Bref, le chlore multifonctions rempli de nombreuses fonctions, d’où son nom.
ATTENTION : le chlore multifonctions ne peut s’utiliser qu’avec un filtre à sable !!!

N’oubliez pas que le stabilisant aussi connu sur le nom d’acide cyanurique ou d’acide isocyanurique, empêche l’évaporation du chlore. Bonne idée me direz-vous, et vous n’avez pas tort ! Toutefois, lorsque le stabilisant se trouve en quantité trop importante dans votre piscine, l’eau ne peut plus absorber le chlore. Il “fige” votre eau et dans ce cas … malheur … la seule solution est de vider partiellement voire complètement le bassin et de remplacer l’eau … ni économique ni écologique ! Autrement dit, les galets de chlore stabilisés comportent du stabilisant. Pour vous donner un ordre d’idée, un taux de stabilisant doit être compris entre 20ppm et 50ppm par litre d’eau; il est acceptable jusqu’à 70ppm par litre. Au-delà, le malheur est arrivé et votre piscine devra être vidangée.
En bref, méfiez-vous des produits peu concentrés ou peu actifs et remplis de stabilisants vendus « peu chers » en grandes surfaces ou en magasins de bricolage car vous risquez de sur stabiliser votre eau et de causer de nombreux dégâts.

ATTENTION : Ne mettez jamais en contact direct un chlore non stabilisé et un chlore stabilisé (certains fabricants vous alertent en utilisant un bouchon ou couvercle rouge pour identifier le chlore non stabilisé).

NOTRE CONSEIL : comme le chlore stabilisé présent en trop grande quantité réduit l’effet du chlore et peut le rendre totalement inefficace, et, qu’avec le chlore non stabilisé le chlore s’évapore très vite, il peut être judicieux d’alterner entre chlore stabilisé et chlore non stabilisé.

 

“Ca sent fort, ça pique les yeux, ça gratte la peau”

On a souvent l’idée reçue que le chlore en grande quantité engendre des phénomènes tels qu’une odeur forte et incommodante ou des démangeaisons. En réalité, c’est l’inverse qui se produit. Ce que l’on sent ce sont les chloramines (chlore libre + composés d’ammoniac et d’azote amenés par les baigneurs). Ces dernières créent une odeur désagréable avec la sensation d’inconfort et/ou d’irritation de la peau. Pour remédier à ce problème, il faudra corriger le pH (sans doute un peu trop haut) en effectuant un chlore choc qui remontera immédiatement votre taux de chlore puis reprendre votre traitement habituel. Même si ce n’est pas naturel de remettre du chlore dans une piscine qui sent, c’est la meilleure solution !

Les traitements au brome

Le brome est parfois apprécié des propriétaires de piscines puisqu’il n’est pas sensible aux UV contrairement au chlore. Autrement dit, avec le brome, pas de problème de stabilisant car pas ou peu d’évaporation. Il est diffusé à l’aide d’un brominateur qui fonctionne comme un distributeur de galets de brome. Ce produit résiste à des pH plus haut que le chlore mais ce traitement devient de plus en plus onéreux.

Les traitements à l’électrolyse au sel

En cas de traitement par électrolyse au sel, il vous « suffit » d’avoir un électrolyseur qui décompose directement le sel qui se trouve dans l’eau. Cette solution entraîne la création d’un chlore naturel issu du sel de votre piscine.

Les traitements à l'oxygène actif

L’oxygène actif est une alternative intéressante pour les clients qui ne veulent pas de chlore ou qui y sont allergiques. Lorsqu’il est liquide, il peut être injecté seul dans le bassin ou couplé à une lampe UV qui se trouve sur le circuit hydraulique.

En conclusion, le traitement de la piscine est un sujet délicat et son efficacité doit être assurée. Il ne faut pas oublier que la filtration joue un rôle extrêmement important dans la réussite du traitement. Pour que cela ne devienne pas un casse-tête, vérifiez régulièrement vos taux de TAC de TH et de pH, anticiper en utilisant des produits adaptés et conseillés par votre piscinier habituel et munissez-vous d’appareils efficaces pour vous accompagner. En l’absence de réponse de la part d’un professionnel, n’hésitez pas à contacter notre équipe ! Avoir une piscine sans bactéries avec une bonne régulation des produits par un dosage équilibré à un prix, c’est avant tout un prix temporel car dès lors qu’un bassin est équilibré, son utilisation sera simplifiée et la consommation de désinfectant minimisée. N’oubliez pas de vérifier votre pompe et votre filtre régulièrement, ils jouent un rôle décisif dans l’efficacité de votre traitement.